10 bonnes raisons de visiter Dakhla
Apprendre à Surfer à Hossegor : Tout ce qu’il faut savoir pour progresser !
Les confinements à répétition, la crainte de fermetures des frontières forment un contexte difficile pour les voyages. Comment faire pour partir à l’aventure dans les tropiques ?
Il faut certainement être un peu aventurier et croire à ce qu’Emile Zola disait : « Rien ne développe l’intelligence comme les voyages ! « . Partons alors sur le chemin tracé par ce cher Émile !
Lors de mes études de second cycle, j’avais choisi une spécialisation en management franco latino-américains c’est pour cela que je rêve depuis si longtemps de découvrir la nature exubérante du Costa Rica.
Ce séjour en couple, avec mon épouse, aura 3 objectifs:
– Lune de miel car nous sommes de jeunes mariés
– Recrutement de surfcamps
– Découverte des animaux du costa rica
Comment établir le meilleur circuit ? Après un appel à notre partenaire, Morgan Toubois spécialiste des circuits au Costa Rica, le projet de visiter le coté Caraïbe est abandonné afin de se consacrer sur un séjour exclusivement sur la côte Pacifique, entre nos surfcamps de Santa Teresa et Pavones, l’une des plus belles vagues du monde.
Contenus de la page
Départ de dernière minute : COVID Free Destination
Initialement, nous prévoyons de partir aux Canaries, tant il est vrai que c’est ma destination préférée pour mon sport favoris le bodyboard. Un sport que je pratique depuis plus de 20ans et qui m’a valu d’être sponsorisé à mes débuts. Des vagues puissantes, un lieu idéal pour la plongée sous-marine, une ambiance tropicale…. C’est le genre de climat que l’affectionne en hiver !
Toutefois, des contraintes sanitaires de type test PCR, plus application de tracking, nous refroidissent un peu mais c’est le prix du billet d’avion qui a triplé en quelques semaines qui nous conduit à regarder ailleurs… Ailleurs et beaucoup plus loin car nous avions le projet d’un roadtrip de 2 ou 3 mois entre le nouveau Mexique et le Panama.
Les billets d’avion pour le Costa Rica sont à moins de 500€ et il n’y a aucune restriction sanitaire, pour les touristes.
Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour valider la destination.
2 semaines en voiture sur la côte pacifique
De vraies vacances sont souvent, les pieds dans l’eau, à quelques mètres de notre lieu de résidence. Dans notre cas, nous avons décidé de visiter et de découvrir le pays. Nous aurions adoré vivre quelques jours avec une tribu, les Bribri, suivre les chemins du Tortuguero, plonger dans les sources d’eau chaude de l’Arenal… mais choisir c’est aussi renoncer et on a décidé de louer un 4×4 à San José et de nous rendre directement à Guanacaste, Santa Teresa sans pour autant réserver nos logements à l’avance. Cela va nous laisser de la place à l’improvisation, ce qui nous plait beaucoup.
Au programme: surf, baleines et animaux des parcs nationaux !
Sur les conseils de Morgan Toubois d’Autenteo, nous avons réserver le meilleur du séjour, deux nuits entre Puerto Jimenez et la Station Botanique du parc national du Corcovado afin d’être sûr que cela se fasse. Nous réserverons les logements au fur et à mesure de notre séjour et de nos envies.
Jour 1: San José
Jour 2 à 5 : Santa Teresa
Jour 6 : Manuel Antonio
Jour 7 et 8 : Uvita
Jour 9 à 11 : Pavones
Jour 12 : Puerto Jimenez
Jour 13 : Station botanique du Corcovado
Jour 14 – 15 : Uvita
Jour 1 – San José, dormir en sécurité
Capitale du Costa Rica, cette ville abrite des centres d’intérêt certains mais étant donné le timing serré de notre séjour, nous n’allons pas nous y attarder. A la sortie de l’avion, après une nuit sans sommeil, nous atterrissons vers 22h heure locale (7h du matin en France) nous retrouvons le loueur de voiture et partons à 10 minutes de là vers l’hôtel Rodeo.
A la sortie du parking, le sourire plein de bonhomie du gardien du parking ne m’a pas empêché de remarquer qu’il portait un pistolet à la ceinture. Cela me surprend qu’à moitié.
Le Costa rica ne comporte pas d’armée mais les problèmes de sécurité appellent à la prudence.
Malgré l’heure tardive, nous trouvons à l’hôtel un gardien qui nous ouvre les portent d’un sommeil bien mérité. La nuit fut paisible et ce sont le piaillement des oiseaux qui nous réveillent au petit matin. Le ton est donné, on va entendre la nature chanter pendant ce voyage.
Santa Teresa et Montezuma : startupers et hippies
Santa Teresa est la première étape du roadtrip, destination phare du surf au costa rica, elle est connue pour être éloignée des hauts lieux touristiques comme Tamarindo et Jaco. L’accès n’y est pas si simple car ces villages sont situés au bout de la péninsule de Nicoya dans la région de Guanacaste et nous avons besoin d’un total de près de 5 heures de routes pour y arriver qui se décompose ainsi :
- 1h30 de San Jose à Puntarena
- 2h de ferry-boat
- 1h30 de route vers sta teresa
L’état des routes est superbe, sur les derniers kilomètres nous découvrons les routes de terre et des pentes à plus de 20°. Une grande rue et des ruelles étroites constituent Santa Teresa. De multiples surfshops et restaurants rappellent l’atmosphère de Bali, un village touristique entièrement tournée vers l’industrie du surf. Ma compagne qui était venue il y a 15 ans, ne reconnait pas les lieux.
La topographie est simple, des kilomètres de plage de rêve forment le lieu, derrières elles, un bandeau de près de 100m de jungle les séparent de la route principale et parallèles aux plages.
Ne soyez pas surpris de trouver dans cette zone d’imposants iguanes. Ce sont les maitres des lieux !
Des ruelles perpendiculaires s’étendent vers des falaises abruptes qui hébergent tels des nids d’oiseau lovés dans la forêt, des villas de luxe.
Le logement que nous avons choisi pour commencer le voyage est un surfcamp avec une vingtaine de chambres et une piscine. A notre arrivée, une argentine à l’accent très prononcé nous accueille avec sympathie. Sitôt les clés obtenues, direction la plage pour voir l’état du plan d’eau car
Un ami qui y réside depuis 3 mois m’annonce qu’il y a de très bonnes vagues.
Moi qui n’ai même pas pris mon bodyboard, tant il est vrai que les vagues sont plutôt douces et que ce n’est pas la saison, je me vois espérer de gros tubes… désillusion totale ! Il y a 1m50+ mais les vagues sont molles car il n’y a pas de banc de sables bien formés, c’est l’occasion de faire un peu de surf.
La zone de Sta Teresa, qui inclue playa Carmen et playa hermosa, couvre près de 5 kilomètres de plages mais à près de 30 minutes de voitures, nous trouvons la zone de Montezuma / Cabo Blanco qui sont des lieux exceptionnels. Voici les 6 meilleures choses à faire et lieux à visiter si vous passez par-là :
Surf et yoga à la plage
Qui dit plage d’exception dit moment d’exception ! Ces plages sont un mélange de sable blanc et noir, à marée basse, on y retrouve quelques galets et par endroits d’imposantes roches. C’est là que vous trouverez les vagues les plus puissantes mais n’ayez crainte, tout le reste présente des vagues idéales pour l’apprentissage du surf.
Nous avons croisé de jeunes français, des garçons comme des filles, qui étaient ravi de se mettre debout sur la planche de surf au premier cours. Les cours de surf sont souvent le matin, vers 9h et en fin de journée, vers 17h, 1h avant le coucher de soleil, les cours de yoga. Un timing idéal !
Bars de plages
Suite à notre arrivée et à une balade de près de 2kms sur la plage, nous avons pu remarquer des lieux insolites et charmants dont quelques beach-club. Face à la meilleure vague du jour, nous sommes arrêtés au Banana Beach Club.
A l’ombre des palmiers, une vingtaine de tables et de divans, font face à la plage au soleil couchant. Un dj démarre ses sets pour le plus grand bonheur d’un public admirant les surfeurs pros et des locaux déchirants les vagues.
Montezuma et Cabuya
Cette zone a un côté champêtre et calme, idéal pour les familles et les plongeurs attirés par des fonds rocheux, riches en poissons et autres curiosités spécifiques à l’embouchure du golf de puntarenas.
Il n’est pas toujours aisé d’y circuler en voiture tant il est vrai que les montagnes et lits de rivières à traverser rendent la route entre Malpais et Montezuma particulièrement difficile pour les conducteurs de 4×4 non expérimenté.
Le surf y est très bon lorsque la houle est bien orientée ou que les spots de Sta Teresa saturent par forte houle.
Le centre-ville se défini par un ensemble d’une dizaine de commerce près de ce qui ressemble vaguement à un port. Pas de digue ou d’enrochement, les arrivées en bateau, se font directement sur la plage. C’est le costa rican style !
Il y a de très nombreuses activités à faire à pied depuis cet endroit : baignade dans les cascades, balade à cheval sur la plage… Ce qui en fait un lieu idéal pour les familles recherchant le calme absolu.
Cabuya présente aussi une curiosité surprenante car son petit port présente à une centaine de mètres au large, une petite ile qui est accessible à pied à marée basse seulement. Sur cette île, se trouve un cimetière aux tombes retournées par le temps et les tempêtes. Un paysage qui peut sembler macabre mais qui est surtout singulier.
Bioluminescence, dauphins et snorkeling
Plus en amont du golf, de nombreuses activités sont possibles : phénomène de bioluminescence, rencontre avec les dauphins, balade en palmes masques et tubas… cela était pour nous planifiés au sud et nous n’avons pas pu le tester mais si nous étions restés à Sta Teresa, nous aurions effectué ces activités car cela vaut son prix !
Réserve naturelle de Cabo blanco
Zone préservée, les retours de ce qui l’ont visité sont excellents. La forêt est luxuriante et vous pourrez y croiser de nombreux animaux. Cela était pour nous prévu plus tard au Corcovado et nous nous n’y sommes pas attardé.
Jour 6 – Manuel Antonio : Luxe & Pura vida
« Oh my gosh ! » comme disent tout au long de la journée les new yorkais… cet endroit est juste « amazing ! » … Une ville entière construite et dédiée aux familles et aux touristes américains, tout comme le parc national !
La fréquentation du parc est passé de 1500 personnes/jours à moins de 500. Sans cela nous n’y serions pas allés. Trop fréquenté et surfait !
Nous avons opté pour la visite de cette réserve naturelle et notre première nuit a été pour près de 50€ pour 2 dans une pièce avec un lit double extrêmement humide. Le complexe La Sirena, se trouve à l’entrée de la route qui mène au camp, en haut d’une montagne qui plonge dans l’océan. Nous avons pris un grand plaisir dans sa piscine abandonnée de tous et l’ambiance survoltée du bar accueillant des jeunes d’une vingtaine d’année ne nous a pas dérangée.
Le Parc National Manuel Antonio
Le lendemain matin, nous nous rendons au parc et optons pour nous faire accompagner par un guide local. Sans lui, nous n’aurions pas vu un dixième des animaux qu’il nous a fait découvrir : colibri, paresseux, singes hurleurs, le petit lézard « basilico » à la gorge gonflée pour se donner des airs de puissant dinosaures…
Facile d’accès et idéal pour les familles. Il est possible d’en faire le tour en un peu plus de 2h.
Notre guide est très compétent pour son jeune âge mais nous trouvons qu’il meuble un peu le temps et qu’il s’attarde un peu trop sur des choses sans importances… comme ce lézard si commun.
Après 2h passés avec lui, il nous quitte et nous partons vers la cathédrale, le centre de la presqu’ile, en passant par des plages de sables blanc superbes.
En tant que jeune marié, nous avons choisi de passer une nuit dans un hôtel de luxe, à 10min de voiture du parc national. Par chance, nous voilà sur, surclassé dans une chambre / appartement avec piscine privée sur le balcon, la suite Honeymoon !
Chambre de luxe avec vue sur l’océan en compagnie des singes !
Quelle fut notre surprise quand une première troupe de singes écureuils, les plus petits du pays, sont venus nous visiter. Il faut avouer que leur curiosité et le fait qu’ils n’est pas peur de nous nous ont mis sur nos gardes quand même.
Quand une deuxième troupe de singes, des capucins, plus gros (un bon 80cms de hauteur pour une vingtaine de kilos), s’est aventuré sur les lames en métal de la pergola, nous avons fermé les portes fenêtres car l’un d’eux voulait clairement rentrer dans la chambre… Mais c’est quand ce dernier a plongé la moitié de son corps dans la piscine, pour se rafraichir, puis l’autre moitié pendant quelques minutes, sans être importuné par notre présence, nous avons compris. Nous logions chez eux !
L’expérience que nous avons vécu dans cet hôtel, proche de la réserve naturelle et parfaitement intégré à la forêt, nous plaçait dans la canopée au plus près des animaux, était plus intense que la visite du parc en lui-même.
Pura vida ! Plus qu’un style, une façon d’être, une philosophie de vie !
Après quelques jours à baigner dans des « pura vida » à tous va, il fallait percer le mythe de cette expression. Ils l’utilisent tout le temps pour tout :
Bonjour = pura vida !,
ça va ? = pura vida !,
merci = pura vida !,
au revoir = pura vida !
Pour cela j’ai questionné un local qui travaillait dans l’hôtel. Ses formes généreuses et sa bonhommie évidemmente le rendent naturellement propice à LA question à 1 million de dollars : « Cette expression Pura Vida, c’est un slogan pubicitaire adopté pour le tourisme par le gouvernement ? D’où ça vient ? ». Sa réponse, concise aurait dû être tout aussi évidente :
« À Hawaï, ils utilisent « aloha », nous, au Costa Rica, c’est pura vida ! »
Depuis, j’utilise « pura vida » comme un local, un tico comme ils disent, et c’est très apprécié. Ils se sentent ainsi compris dans leur façon d’être et de vivre.
Jour 7 et 8 – Uvita, la petite frontière
A la fin des années 90, j’avais tout juste 20 ans je passais tout mon temps libre sur un spot caché et farouchement gardé de Bidart, au pays basque. La vague était aussi folle que les locaux et au fil du temps nous avons tissé des liens très fort qui n’ont pas résisté à la vie, à l’expatriation et à la vie de famille… mais le lien est resté. 2 semaines avant mon départ, je reçois un coup de fil de Sylvain, aka « Leaf », le président du club de surf de cette plage. Il me dit : « j’ai besoin de tes compétences en webmarketing car avec Olivier, aka « Paka », on ouvre un hôtel à Uvita près de la plage ! »
Paka, construit des maisons ici depuis près de 15 années. Il est reconnu et respecté étant donné qu’il fait travailler des dizaines de costaricains. Ce passage à Uvita est l’occasion de prendre connaissance du projet de découvrir les projets de vie de mes vieux amis.
Travailler dur et s’amuser encore plus !
Le projet d’un hôtel flambant neuf est un important pour les deux compères car en plus de son aspect financier c’est la clé de voute de leur vie personnelle future. Positionner cet hôtel dans un paysage concurrentiel, valoriser le séjour de ses futurs clients par des propositions d’activités, déployer une identité forte… me demande de bien m’imprégner des lieux et du lifestyle de Paka qui en plus d’être un surfeur chevronné, un aventurier droit et tenace, un chasseur sous-marin et parapentiste… cache l’âme d’un artiste que l’on n’identifie pas aux abords.
Il peint des toiles d’animaux tropicaux. A venu de la fabrication de bijoux à Tahiti dans ses vertes années et tenu une école de surf au Mexique avant de se poser à Uvita, avoir une enfant « Tevaï » avec une américaine et refonder une famille avec Tatiania aka « Tati », elle aussi mère d’un enfant.
Durant ce séjour à Uvita qui a duré plus longtemps que prévu au programme, du surf, de l’architecture, paysagisme, culture maraichère… mais aussi immobilier avec des visites de maison et de terrains à vendre car Paka est aussi un expert en bâtiment qui sait estimer des terrains et maisons avant la vente.
Douceur de vivre et investissements immobiliers autour du parc national Marina Ballena.
Cela m’a permis de me rendre compte qu’Uvita est très bien situé à la frontière d’un paysage touristique dense, trop dense, et d’un sud rural, trop rural. Le parc national de Marina Ballena est en forme de queue de baleine, le rend comme Manuel Antonio, facilement « commercialisable », marketable et les infrastructures ne sont pas développées comme à Manuel Antonio.
Sa douceur de vivre n’a d’égal que les investissements immobiliers des américains qui y construisent leur retraite, une nouvelle vie, ou des villas de millionnaire. Nous avons même logé chez une américaine qui a acheté un petit hôtel sur internet sans le visiter !
Les activités que l’on peut pratiquer sont diverses et variées tant elles peuvent se faire en mer et en montagne, le célèbre Cierro Chirripo culmine à + de 3600m et recèles des bijoux de randonnées et d’activités en eaux vives comme le rafting. Marina Ballena, le parc national d’Uvita le principal lieu d’observation des baleines durant la saison et on peut y trouver de nombreux spots de surf, tant sur du sable que sur des rochers.
Nous avons apprécié surfer à playa Ventana, playa Hermosa et un reefbreak, au nord, à 8 kms environ de Dominical. C’est la saison basse de la houle et nous ne trouvons pas ce qu’il faut même si parfois à Dominical les vagues sont de niveau world class.
L’ile de Caño, une de mes plus belles plongées
Titulaire d’un permis bateau et d’un niveau de plongée, j’ai opté pour une sortie snorkeling (Palmes Masque Tuba) à l’ile de Caño afin de pouvoir partager cela avec mon épouse.
Cette île qui se situe à environ 1 heure de bateau est une réserve de la biosphère, il y strictement interdit d’y poser un pied. Certainement grâce au calendrier lunaire qui nous rendait assez proche de la pleine lune, l’activité dans l’eau était à son paroxysme. Nous avons eu la chance de pouvoir voir au-delà de toutes les espèces de poissons des récifs coraliens, des requins pointes blanches, environ 5, des murènes, des tortues, 6 dont une de près de 50kgs que l’on a pu suivre plusieurs dizaines de mètre… magique ! Une de mes plus belles plongées.
Une fois de retour au bateau et avant la deuxième plongée, le guide est allé observer seul les fonds, là où mouillait une bouée… il a eu une belle frayeur à l’arrivée d’un requin bouledogue, un toro comme ils les appellent. Une espèce tristement connue pour être très agressive, surtout quand elle sent la peur envahir sa proie.
Jour 12 – Puerto Jimenez et la péninsule d’Osa : la fièvre de l’or
La péninsule d’Osa a connu jusqu’à il y a peu la fièvre de l’or (cf. Oro de Cyzia Zyke). Cette zone empreinte de leurs désillusions révèle pourtant des trésors à ceux qui savent chercher. Nous, nous y cherchons la vie sauvage et ses animaux dans le parc national du Corcovado, le 3ème meilleur parc national du monde selon le célèbre National Géographic.
Notre arrivée à Puerto Jimenez nous plonge dans un paysage désolé, celui de ces ports où l’industrie de la pêche a connu des temps de gloire depuis longtemps oubliés. Oubliés comme ces bâtisses aux toits de tôle et aux murs décrépis. Son centre-ville comporte des rues qui paraissent fraichement bitumées tandis que ses artères sont toujours des pistes en terre battue.
Nous avons 2 heures à abattre avant notre balade en bateau avec les dauphins et Paka nous a parlé du spot de surf de Matapalo et de Pan dulce à un peu plus de 30minutes. Quelques kilomètres seulement nous en séparent mais l’état de la piste en terre et de ses innombrables nids de poule nous invite à la plus grande prudence.
L’entrée est difficile à trouver mais nous arrivons sur une superbe plage bordée de villas de luxe et à la pointe de la baie, une vague de 50cms. 2 surfeurs qui les bras levés s’émeuvent de voler sur une eau translucide… mais nous n’avons pas le temps de les rejoindre. Il faut retourner à Puerto Jimenez.
Balade avec les dauphins avec « Putcho » le guide d’Autenteo
Le bateau de pêche de XX a été transformé en bateau d’excursions touristique pour l’occasion. Bien nettoyé, il faut avoir le nez d’un pécheur pour y trouver les traces des pêches passées. En tout cas, notre maigre préparation à ce que nous allons voir nous ouvre à toutes les surprises. Après 15 minutes de bateau, Putcho nous interpellent avec un « delfines » peu audible, couvert par le bruit du moteur, qu’il doit renouveler. Ça y est le bal des dauphins commence ! Un père et son fils jouent à cache-cache avec le bateau. Le pilote habitué à l’exercice les entraine en accélérant à ce qui ressemble véritablement à une danse. Ils dansent avec la proue du navire. Ils sautent, se croisent et vrillent sous nos yeux émerveillés par autant de grâce.
Au bout de 30 minutes, ils se lassent et nous finissons par les perdre. Pensant que la balade était terminée, je discute avec notre guide des mers de la taille plutôt massive de ce spécimen. Il me répond qu’en effet cet espèce est beaucoup plus grande que les « manchados », ceux que nous allons voir maintenant. Ceux-ci se déplace par groupes de 500, 600 spécimens. Wow, extraordinaire !
Mon père étant plongeur, je navigue depuis ma plus tendre enfance sur des bateaux et le souvenir d’un spécimen isolé, qui reconnaissait le bruit de notre moteur et qui ne manifestait sa joie qu’à nous m’avait marqué. En effet, je devais avoir 7ans et l’annonce de sa découverte, mort sur la plage m’avait profondément ému. La raison donnée par mon père était simple, un spécimen seul ne peut survivre sans son groupe…
Ici, aujourd’hui il y en a des centaines ! Ils entourent le bateau et même si le spectacle est sublime, j’ai une pensée pour celui que l’on avait connu.
Jour 13 – Parc national du Corcovado, fleuron mondial…
Levé à 4h30 pour prendre un taxi et rejoindre notre guide, Kevin d’Autenteo, à la boulangerie de la ville afin de prendre la nourriture qu’il faut pour tenir une journée de marche à travers le parc, soit 22kms. Nous ne sommes pas particulièrement entrainés et ce chiffre nous effraie un peu. Allons-nous arriver jusqu’au bout ?
Après près d’1h de taxi sur la fameuse route des nids de poule, nous arrivons vers le départ de notre « petite randonnée ». Kevin est un costaricien des montagnes, accoutumé aux longues marches. Il travaille au Corcovado comme guide depuis 5 ans et a suivi une formation de 12 mois avant de rejoindre cette confrérie de près de 70 guides. C’est un personnage très avenant qui a appris le francais sur Youtube et avec les touristes. Il est passionné par son métier et aime à transmettre ses connaissances sur les animaux et la forêt, c’est un homme entier et curieux qui veut apprendre autant qu’il transmet.
Il porte le trépied et la jumelle swarovski qui caractérise les guides que nous avions vu au parc Manuel Antonio mais il a un truc en plus, qu’ont d’ailleurs aussi certains des autres guides du Corcovado que nous avons croisé : il connait le langage des animaux. Il sait non seulement imiter les sons qu’ils produisent mais il maitrise des nuances liées aux situations. Comme par exemple le cri du danger émis par les bébés crocodiles… moi, j’espère juste qu’il sait maîtriser la réaction de l’animal !
Ce qui est exceptionnel dans ce parc est simple. Toutes les 5 minutes, une curiosité attire notre attention. Le rythme de la marche n’est pas régulier et même si son axe est clairement situé le long de la plage, on alterne notre parcours entre la forêt et parfois la plage afin d’éviter les obstacles. Des plages de sable superbes, qui s’étendent sur 2 ou 3 kilomètres. Ses couleurs sont différentes selon les endroits et varient entre le blanc, le gris et le noir et puis parfois s’entremêlent pour toujours trancher entre le bleu intense de l’océan, et le vert de cette forêt luxuriante d’où s’envolent vers un soleil de plomb des dizaines de Ara, ces perroquets multicolores si caractéristique du pays.
Le temps n’existe plus, les efforts non plus, notre guide nous berce de son savoir. Les espèces endémiques par ci, les différences entre la forêt primaire et la forêt vierge par là. Nous sommes tels des serpents absorbés par un charme… nous avançons à travers la forêt vierge.
Pas si vierge que cela car nous passons à travers le cimetière d’un groupement d’une poignée de chercheurs d’or. L’air est lourd de désillusions et nous le traversons à pas feutrés. Notre guide nous explique alors que la forêt primaire est trop épaisse à traverser, les arbres sont des géants qui ne laissent pas entrer la lumière. Tout ce que nous traverserons est une forêt secondaire, d’abord détruite puis maintenant protégée par les gardes du parc national.
Il est interdit de rentrer au Corcovado sans un guide. Son tarif est d’environ 100€/jour.
Kevin nous a quitté à deux reprises pour remonter les traces d’un puma, où pour fouiller la zone où un boa avait été aperçu la veille par un autre guide. Son cousin est guide aussi, et il est juste derrière nous avec un groupe de 4 hispanophones. Les guides se transmette parfois par signe au sol l’emplacement d’un animal. Un bateau plant au sol couvert d’une feuille indique un serpent. Un tercio pelo surement…les boas bien qu’omniprésents sont rares.
L’animal le plus rare se trouve au sommet de la chaine alimentaire, c’est le jaguar. On doute qu’il soit présent sur la péninsule d’Osa.
Suivi de près par d’autres félins, le puma, le XY…, à ne pas confondre avec le tayra qui est de la famille de la loutre mais qui se déplace comme un félin. La population de pumas sur le corcovado est estimé à une centaine. Jamais personne n’a été blessé ou dévoré par ces animaux, ni par les crocodiles, caïmans ou requins bouledogues qui peuplent les nombreuses rivières et cours d’eau. D’ailleurs la principale frayeur qu’a connu Kevin a été de se perdre dans la forêt. Un jour ou il suivait avec excitation les traces d’un tapir, il a levé la tête et il n’y avait plus de chemins.
Lorsque l’on se perd, il faut chercher un cours d’eau, le descendre puis longer la plage à la recherche d’une habitation.
En pleine saison, lors de la saison sèche, les animaux ne sont pas en montagne mais vers la plage, Kevin marche environ 22 kilomètres par jour, 6 jours sur 7. Les rencontres avec les animaux sont des instants magiques que l’on essaie d’immortaliser en photos. La jumelle est alors le prolongement de notre téléphone portable et la technique plutôt originale a un excellent rendu à condition d’avoir un bon appareil photo d’intégré. Ayant oublié l’appareil photo Canon à l’hôtel, nous n’avions pas beaucoup d’options et elle se sont avéré suffisante.
Pour clôturer la série des animaux dangereux nous pouvons citer la grenouille venimeuse… Les singes, ont bien alimenté de plaisir de notre parcours. Des singes écureuils, hurleurs, capucins avec leurs progénitures qui sautent sur le dos des mères ou qui nous observent avec la même curiosité que nous. Une merveille ! Nous avons aussi croisé des oiseaux en tout genre, du rapace appelé « aigle noir » qui étrangement, nous a suivi tout au long des 22kms au si vulnérable XXX en passant par les ibis, des divinités dans l’Égypte antique, aux « pavones », grands hocco, qui me fait penser à son cousin, le fameux Dodo de l’île de la réunion, aujourd’hui disparu. Sans compter le pélican, d’ordinaire empâté par son large bec, semble ici, en vol organisé d’une dizaine d’individu au raz de l’eau, si majestueux.
Le tapir est le plus gros animal que nous avons pu observer. Son nez en forme de trompe et sa taille, nous ferait le rapprocher d’un cochon mais ses cousins sont le cheval et le rhinocéros. Qui l’eut cru ?! Nous avons pu observer aussi au lever du soleil sa capacité à traverser, sans problèmes, la rivière que l’on pensait infestée de crocodiles et requins.
Un autre animal qui lui se détecte à sa forte odeur, semblable à la marijuana (c’est un fait avéré de tous), est le fourmillé, ou « hormigero » en espagnol. Les coatis sont aussi extrêmement nombreux en cette saison, nous avons croisé près d’une dizaine de groupes ce jours-là dont quelques-uns solitaires qui dormaient dans la cime des palmiers.
Jour 14 – 15 Dernière halte à Uvita
Uvita est la ville ou nous avons vu les premiers toucans et c’est aussi là que l’on a vu de plus près les colibris…